Il y a plus d’une vingtaine d’années que j’ai pu voir arriver à l’agence de spectacle « Le ContreTemps », un jeune valaisan avec une VHS à la main. Il venait présenter en images ce qu’il souhaitait promouvoir: un spectacle d’imitations. À la différence de plusieurs artistes que j’avais pu rencontrer, il semblait sûr de lui et affirmait sa volonté de faire de la scène. Durant 5 ans pendant lesquels je donnais un coup de main à Pierre Genoud dans son agence qu’il avait créée,  j’ai pu côtoyer plusieurs artistes tels que le groupe Glen of Guinness, Marc Donnet Monay ou d’autres Los Dos, la formation duo de Frédéric Recrosio avant qu’il fasse du One man show.

Hier soir je suis allé voir le spectacle sous chapiteau de Yann Lambiel. Merci à Romande Energie et son concours sur « Déclic » de m’avoir donné cette opportunité sans quoi je ne suis pas sûr que j’y serai allé. Non pas que je n’aime pas les spectacles d’imitation, mais comme j’ai appris que cela se passait sous chapiteau et en plus que le public devait rester debout, je n’étais pas super chaud avec l’idée. De plus c’est ces jours que j’ai décidé de tomber malade (oui j’ai le cancer du rhume et je parle avec le nez, c’est très agréable vous devriez essayer). Bref je ne fais pas mon râleur et me rends à Morges pour réaliser que je ne suis pas du tout le seul à venir voir ce spectacle.

Le show démarre à l’heure et tout de suite: la claque! Mise en scène parfaite, son et lumière très étudiée, écran LED géant et interaction avec ceux-ci super maitrisée. La barre est fixée très haute puisque c’est carrément sur un iPhone géant (un YannPhone en fait) que toute la première partie se passe. On y parle réseaux sociaux, habitudes de drogués du smartphone, imitations avec des vidéos, même YouTube en prend pour son grade. Et puis il y a aussi la danse et la musique, épatant de le voir autant à l’aise dans ces autres registres. Ok Yann, là tu m’impressionnes!

Puis on réalise que cette première partie s’est déroulée dans un tiers de la surface ronde de ce chapiteau. Tout le public est convié à se déplacer (non sans mal) dans un autre coin du chapiteau pour se trouver autour d’une toute petite scène ronde et tournante sur laquelle Yann chante et imite plusieurs artistes de Romandie avec Thierry Romanens comme fil conducteur. Même si sa voix n’est pas tout à fait identique, je trouve l’idée très sympa et surtout très valorisante pour Thierry (que je connais depuis ses débuts avec Bretelle 007 accompagné de Brigitte son épouse et Pierre Genoud), bel hommage.

On continue à se déplacer et réalisons que c’est n’est pas la dernière scène vers laquelle nous pouvons voir une mini pièce de théâtre burlesque animée par plusieurs personnages tous joués par Yann dans un plus pur style vaudeville. Amusant et impressionnant surtout. On entend dans le public « mais comment fait-il pour ressortir si vite ? » quand il sort de scène en Couchepin et y revient en Blocher par exemple.

Encore une fois tout le public se bouge pour arriver à la dernière scène, la quatrième en fait, équipée de plusieurs écrans LED et son YannPhone au-dessus. Il danse, il chante et emporte le public avec une véritable énergie dans un show posé au millimètre, mais surtout renforcé de moyens considérables pour une création romande, je suis bluffé. Enfin de véritables moyens sont mis en oeuvre pour un artiste suisse, en tous cas suisse romand. Alors oui on s’en fout des sponsors et comprenons aisément leur utilité dans un tel rendu.

Au sortir de scène il était possible de croiser l’humoriste très accessible et très détendu (même si sa guitare était décordée pour une de ses chansons) J’en ai profité pour dire lui à quel point j’étais impressionné par son parcours entre sa visite à l’agence, il y a pas mal de temps et cette soirée mémorable.

Bravo!